Après avoir lu les commentaires recueillis sur les forums naturistes et à la suite de discussions et de confrontations au sein du groupe naturiste de Québec (GNQ) et avec certains individus ou organismes hors du GNQ, j'en suis venu à penser que les conceptions différentes du naturisme qui s'affrontent sont peut-être le reflet de différences intergénérationnelles.
En effet, il existe une opposition flagrante entre ceux qui considèrent comme naturistes les couples hétérosexuels exclusivement où il y a parité absolue hommes-femmes, ceux qui associent naturisme avec libertinage, échangisme, voyeurisme ou exhibitionnisme et ceux qui considèrent comme naturistes toutes les personnes qui se réclament de la définition du naturisme telle que véhiculée par la Fédération naturiste internationale (FNI), sans égard à leur sexe, à leur statu social, à leur âge, à leur race, etc.).
On dit que la clientèle des centres naturistes vieillit, que l'achalandage diminue, que les centres ferment un à un, mais on continue, en 2010, à pratiquer la discrimination envers les hommes seuls, les couples de même sexe, les familles monoparentales et, maintenant, les enfants, parce qu'ils dérangent. Parfois, j'ai l'impression que nous vivons sur deux planètes différentes et que ce sont là des visions totalement opposées qui s'affrontent, comme si, pour certains, le temps s'était arrêté dans les années soixante, alors que, pour les autres, la disparité de la société (y compris parmi les naturistes) faisait partie de la réalité d'aujourd'hui, qu'une génération s'opposait à une autre.
Ces centres qui pratiquent l'exclusion me semblent en fait des clubs ou des ghettos où tous ceux qui pensent pareil sont les bienvenus et les autres, exclus. Ils se sont créés un monde artificiel et utopique en marge de la société d'aujourd'hui. Mais que deviennent ces vrais naturistes qui sont ainsi exclus de ces clubs privés et qui, en plus, se voient soupçonnés d'être des voyeurs, des exhibitionnistes ou des violeurs en puissance ou qui simplement dérangent les biens-pensants ou la quiétude des lieux?
Je pense que, malheureusement, il n'y a rien à faire pour faire changer ceux qui pratiquent l'exclusion pour des raisons idéologiques.
Il faut donc que nous, les exclus de toutes sortes, nous prenions en mains et profitions de toutes les tribunes qui nous sont offertes (la Fédération québécoise de naturisme, les forums naturistes, etc.) pour promouvoir notre conception du naturisme, qui est un naturisme INCLUSIF, pour convaincre nos concitoyens que le naturisme est une activité saine et bienfaisante et pour organiser des activités ouvertes à tous qui en sont l'illustration la plus éloquente.
Il en va de notre survie. N'attendons pas que le Messie naturiste arrive : prenons les devants!