Le burlesque, vous connaissez?
C'est l'art du strip-tease folichon,clinquant,imaginatif...une exhibition malsaine de nudités grotesques pour les uns, un plaidoyer artistique célébrant la diversité des corps pour les autres.
Cette divergence d'opinions ne vous rappelle pas l'attitude ambivalente que la societé entretient a l'égard du naturisme?
Quoiqu'il en soit, Montréal s'apprete a vivre a la fin du mois, son deuxieme festival du burlesque,grace a la détermination de Scarlett James.
Artiste peintre de troisième génération, Scarlett James a grandi en France dans le milieu des arts, du design et de la création.
Son coup de foudre pour l'art burlesque, alors qu'elle avait été entraînée par des amis pour voir un spectacle à Montréal, a été instantané: "Je suis restée estomaquée devant la performance, se remémore la Québécoise d'origine, qui est revenue à Montréal à 20 ans. Il y a comme eu un éclair dans ma tête. Ça représentait tout ce que j'aimais: la création artistique, la danse, le cinéma, le design de costumes, la scène, la production d'événements.
Elle prend six mois pour faire ses classes... et fait finalement ses premiers pas auprès de Team Burlesque.
Le néo-burlesque a reconquis les grandes villes: de Paris à New York, en passant par San Francisco et Toronto, les "nouvelles effeuilleuses" ont la cote.
Le retour se fait aussi sur grand écran: le film Tournée de Mathieu Amalric a reçu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2010 et on attend avec intérêt le film à grand déploiement Burlesque de Steven Antin avec Cher et Christina Aguilera, qui sortira en novembre.
Malgré les efforts des dernières années, Montréal est loin de connaître un burlesque revival, se maintenant sur ce plan dans l'ombre des grandes métropoles. "Nos efforts font que ça revient, mais en ce moment, c'est quand même un peu mort.
Montréal était pourtant la capitale du divertissement en Amérique du Nord bien avant Las Vegas - le burlesque y était très populaire dans les années 30, 40, 50, rappelle Scarlett. Avec la prohibition aux États-Unis, tout le monde venait à Montréal pour faire la fête. Toutes les grandes stars, de Bettie Page à Lili St. Cyr, sont venues à Montréal."
Avec la montée de l'Église, l'art de l'effeuillage a été tassé et les générations ont oublié, soutient Scarlett James. "Ça fait pourtant partie de l'identité de Montréal, de son histoire. Il ne faut pas l'oublier. Même le RedLight District est sur le bord de se faire détruire! Ils vont nous y construire des théâtres complètement stériles comme des hôpitaux...
J'aimerais tant trouver à Montréal un bon vieux cabaret où on peut parler avec nos amis, prendre un verre, faire la fête, en plus de voir un show, comme dans le temps!" espère-t-elle.
C'est donc un rendez-vous au Club Soda du 23 au 26 septembre.