Chers nouveaux amis,
Comme les deux personnes qui ont pris la parole avant moi, je dirais moi aussi que « c'est une question de bien-être, tant dans mon corps que dans mon être intérieur», que cela a quelque chose de « thérapeutique » tant au plan mental que physique. Nous vivons tous plus ou moins masqués, couverts, dans une sorte de bunker intérieur dont les vêtements ne sont qu'une des métaphores parmi tant d'autres. Nous portons tous plus ou moins une armure, avec laquelle nous nous protégeons des assauts de la vie quotidienne et qui finit très souvent par nous enfermer. Comme on le dit très souvent, en se protégeant du mal, on se protège aussi du bien! Le naturisme permet, j'en suis convaincu, de se débarrasser progressivement de cette armure et de mieux s'intégrer au monde qui nous entoure, plus harmonieusement.
Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai goûté le plaisir d'être nu dans la nature. Enfant, je me baignais avec d'autres petits garçons dans la rivière et, très vite, le maillot prenait le bord! Après une pause durant l'adolescence, période au cours de laquelle notre rapport au corps est plus « brouillé », j'ai redécouvert le naturisme en louant des chalets à la campagne et où il m'était possible de me baigner nu dans le lac et de prendre du soleil nu. Comme bien des gens, je suppose, le bain de minuit à proximité du feu de camp a été une douce introduction. Et on se dit le lendemain que ce serait encore meilleur sous le soleil! Puis, bien sûr, lorsqu'est venu le temps de choisir des destinations soleil pour des escapades hivernales, il m'a semblé essentiel de choisir des endroits où le naturisme est permis. C'est ainsi que, durant plus de dix ans, j'ai fréquenté une petite auberge naturiste sur la côte ouest du Mexique, dont je pleure encore la fermeture.
Je ne crois pas cependant pouvoir me définir comme un « naturiste d'organisation ». Je ne suis pas membre de la FQN et je viens tout juste de m'inscrire sur votre site. Je ne suis pas du genre à porter des « badges » ou des drapeaux. Dans le passé je n'ai visité que deux centres naturistes. Je n'exclus pas d'y retourner, mais je n'ai pas forcément envie de me retrouver dans un camping uniquement avec des gens nus et seulement parce qu'ils sont naturistes. Sauf que, dans notre société, difficile de faire autrement, le naturisme n'étant pas... naturel! De fréquents voyages en Allemagne m'ont permis de me rendre compte que, dans d'autres sociétés, le rapport à la nudité est tout autre et beaucoup plus détendu. Particulièrement en Allemagne de l'Est, qui a une longue tradition naturiste et où le naturisme était même encouragé sous le communisme (« tous égaux, tous nus! »). Là-bas, dans des villes comme Dresde ou Leipzig, par exemple, on trouve des « FKK Luftbäde », littéralement des « bains d'air naturistes », c'est-à-dire des parcs soigneusement aménagés, avec petit lac ou piscine, et où le naturisme est non seulement permis mais obligatoire. (Et il y a bien sûr parallèlement des Luftbäde textiles.) On peut toujours rêver du jour où l'on transformerait un espace vert dans Ahuntsic ou Verdun, où, contre 3$, on pourrait passer la journée sous les arbres ou au soleil autour d'une piscine à lire, à se reposer, à pique-niquer ou à jouer au badminton avec des amis! Je crois que ce n'est pas pour demain! Question de mentalité ou de puritanisme. Mais je pense sincèrement que la société québécoise est plus ouverte que l'on croit à cet égard et qu'il suffirait qu'un conseiller municipal lance l'idée pour qu'elle soit aisément acceptée. Qui en aura l'idée parmi nos décideurs?
Mais pour revenir à votre question, monsieur Mikekimike, je crois pouvoir dire que je pratique le naturisme, tout comme j'ai pratiqué le yoga nu, pour le bien-être physique et mental qu'il me procure, pour ouvrir mon corps et mon esprit, pour me libérer d'une partie de ce qui m'encombre et pour avoir le sentiment d'une meilleure présence au monde et aux autres.