Bonjour amis naturistes,

Vous connaissez un peu ma passion pour les voyages. Je suis revenu hier d’un magnifique séjour aux Îles Baléares. Pour ceux qui ne situent pas trop l’endroit (beaucoup de gens m’ont demandé où c’était avant notre départ), il s’agit de quatre îles méditerranéennes au large de la côte est espagnole, au sud de la France. Soit, Majorque, Minorque, Ibiza et Formentera. Elles sont de culture et d’identité catalane, mais elles appartiennent à l’Espagne, et l’espagnol et l’anglais y sont parlés couramment. Ces îles ont toutes leur propre caractère, tant par leur géographie que pour les raisons de les visiter. Il y en a pour tous les goûts, toutes générations confondues, et les possibilités pour les naturistes sont nombreuses.

On peut y arriver facilement par avion à partir de nombreuses villes européennes, et on se déplace entre les îles par avion ou par traversier, à tarifs assez comparables. A chacun de voir comment on préfère se déplacer. On ne peut pas se déplacer d’une île à l’autre avec les voitures de location, il faut changer de véhicule à chaque fois. La voiture est essentielle pour bien profiter de son séjour, sauf à Formentera qui accepte seulement les voitures des résidents et des touristes qui y réservent un hébergement. Sur cette très petite île, le vélo et le transport en commun y sont rois.

Je commence aujourd’hui par Ibiza et Formentera. Je vous parlerai des autres îles dans un futur proche.

Ibiza et Formentera sont les îles situées le plus au sud. Si Ibiza est reconnue pour sa vie nocturne débridée, où tout, ou presque, est permis (certaines discothèques, immenses, peuvent accueillir des milliers de personnes venues danser au son des meilleurs dj’s du monde, pour y passer la nuit complète), on peut y aller dans un but beaucoup moins festif et y trouver son compte. Pour le peu que vous me connaissez, vous vous douterez bien qui j’y suis allé pour la deuxième raison…

Pour l’hébergement, toutes les possibilités sont sur la table, appartement, auberge de jeunesse, hôtels y compris des tout-inclus. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets, mais les prix sont abusifs en haute saison pour devenir plus « raisonnables » en septembre. De notre côté, nous avons logé en agrotourisme, formule très populaire là-bas, à un endroit appelé Agroturismo Can Marquet, un endroit magnifique, bucolique, en pleine campagne, loin de l’agitation touristique, avec le chant du coq qui nous réveille le matin, près du charmant village de Santa Gertrudis de la Fruitera. Chambres confortables, excellent petit déjeuner inclus, coin piscine avec maillot optionnel, bien aménagé. Le tout à distance de moins d’une heure de route de la plupart des sites à explorer. Pas de possibilité d’y cuisiner cependant, mais de très bons restos à proximité, pas nécessairement bon marché, mais on peut trouver quelques perles plus abordables, surtout en formule tapas.

Combien de temps y passer? Si, comme moi, la fiesta nocturne ne vous intéresse pas, cinq jours suffisent à mon avis, un peu plus s’y on y vient pour s’éclater.

A ne pas manquer, la ville d’Ibiza (Eivissa en catalan), l’une des plus anciennes villes fortifiées au monde, datée de 2000 avant JC. De nombreuses civilisations y ont régné, des Phéniciens aux Catalans, en passant par les Arabes et les Romains. De magnifiques remparts, un secteur piétonnier magnifique et propre, des vues à couper le souffle sur les alentours.

Pour les paysages, le sud-ouest et le nord sont magnifiques avec leurs falaises escarpées et les petites criques à l’eau translucide. Il faut aller aux belvédères pour admirer Es Vedra, un gros rocher perdu au large de l’île, emblématique de celle-ci. Quant aux stations balnéaires, elles sont très bétonnées, et plutôt ordinaires. A mon avis beaucoup plus de tranquillité et d’authenticité près des villages à l’intérieur de l’île.

Les plages naturistes: 1-Es Cavallet, la plus longue, idéale pour les longues marches dans le plus simple appareil. On peut même poursuivre jusqu’à la pointe sud sur un terrain rocailleux inhabité et faire une courte randonue, sans être inquiété par qui que ce soit. La vue sur Formentera et l’horizon y est magnifique et apaisante.

                               2-les platjes d’ En Comtes: magnifiques endroit, où un groupe de criques fait face à plusieurs rochers à l’horizon, idéal pour assister à un coucher de soleil. La dernière crique est naturiste à 50-50%. Assez achalandé par contre, je n’ose même pas imaginer en juillet-août…

                               3-Aigues Blanques: au sud-est de l’île, première plage officiellement naturiste qui date de l’époque hippie. Nous n’y sommes pas allés, l’ombre s’y installant tôt en PM.

Formentera est une île minuscule, accessible seulement par une courte traversée en bateau. Elle est desservie par de nombreux traversiers à partir d’Ibiza, jusque tard en soirée. Idéal pour une excursion d’une journée, mais tarifs prohibitifs pour la traversée, à 45 euros par piéton. C’est pourquoi on n’y est allés qu’une journée. Si c’était à refaire, j’y séjournerais trois jours, en coupant un peu Ibiza. C’est un paradis pour les naturistes, la plupart des plages s’y prêtent sans problème surtout Llevant et Es Migjorn. Nous avons choisi celle du Llevant, où nous avons pu prendre une longue marche.

Voilà, cela résume cette portion de notre voyage. 

Les photos représentent de haut en bas:

1-paysage du nord d’Ibiza.
2-plage naturiste d’Es Cavallet et sentier vers la pointe sud de l’île.
3-la cité fortifiée d’Ibiza (Eivissa)
4-vue au large de la crique naturiste des platjes d’En Comtes 
5-rocher d’Es Vedra
6-panorama à partir de la jonction des plages de Llevant et de Ses Illetes à Formentera

Je vous parle bientôt de Minorque et de Majorque.

Steph

Merci Steph,  très belles photos et les endroits magnifiques.

Aujourd’hui, je vous parle de Minorque. C’est l’île où le tourisme de masse est le moins développé. Plus sauvage, plus bucolique, sa campagne apaisante a un peu des airs de Toscane avec ses villas isolées et sa végétation verdoyante, les cyprès en moins. Elle dispose d’un sentier de randonnée qui fait le tour de l’île au complet près ou le long du littoral, parfaitement balisé, le Cami de Cavalls. Il y a de très belles plages, des plus grandes de quelques km, à de magnifiques criques entourées de falaises majestueuses. Plusieurs sont restées à l’état sauvage. Le naturisme se pratique aisément sur nombre d’entre elles. Il faut toutefois choisir, car certaines criques sont très convoitées, tellement que les serviettes au sol touchent parfois celles des voisins, ce qui est plus désagréable. En juillet-août, ce doit être l’enfer… on optera pour des lieux moins accessibles mais tout aussi grandioses.

Côté villes et villages, il ne faut surtout pas manquer Ciutadella, dont le centre historique recèle de magnifiques bâtiments dont la pierre dorée originaire de l’île expose toute sa richesse sous les rayons du soleil ou sous les lampadaires en soirée. Le port est aussi très joli. Mahon, la capitale de l’île, vaut aussi le détour pour son centre historique et son immense port, un des plus importants d’Europe, selon la rumeur. Fornells est une petite municipalité isolée au nord qui vaut la peine de visiter. C’est la capitale de la langouste qui y est préparée selon des recettes locales, évidemment avec un prix élevé, mais ça vaut la peine. Ce fut la folie de notre voyage.

Pour les amateurs de sites archéologiques, Minorque dispose de nombreux sites de ruines d’une très ancienne civilisation, presqu’unique à cette île, appelée civilisation talayotique.





C’est une île de traditions, avec ses barrières typiques de l’endroit, qu’on doit refermer lorsque nous les franchissons, son fromage local très prisé et quelques bonnes pâtisseries locales, délicieuses. Pour les amateurs, il y a aussi des vignobles de bonne réputation.

Photos de haut en bas:

1-crique de Macarelleta: magnifique eau turquoise, cernée de falaises, très fréquentée, réputée naturiste, mais en m’incluant, nous étions trois naturistes sur plus de cent personnes. Nous ne sommes pas restés longtemps. Mais elle vaut le détour, ne serait-ce que pour arpenter le pittoresque sentier pour s’y rendre.

2-port de Mahon

3-plage et village d’Es Grau: belle plage naturiste à 30-40%, mais vraiment aucun problème d’y être nu. Beaucoup d’espace pour y poser sa serviette. Sur le Cami de Cavalls, et le long d’un parc naturel marécageux idéal pour observer les oiseaux. Près de Mahon.

4-paysage près de Fornells. Ce littoral du nord est très sauvage, il y a apparemment de très belles plages isolées, que nous n’avons pas eu le temps d’explorer.

5-centre historique de Ciutadella et ses bâtiments en pierre dorée.

6-« criquette » près de la longue plage de Son Bou, dont la moitié ouest est entièrement naturiste. Pour qui aime les longues plages de sable, c’est l’endroit rêvé, la partie naturiste étant éloignée des infrastructures hôtelières, pour notre plus grand bonheur.

Bref, une destination relax et apaisante, pour quelques jours.

Steph

Ça manquait à nos destinations internationales pointues sur le forum, merci Stéphane pour ce sujet tout en photos.
Et un endroit de plus à consulter dans le répertoire NDQ pour des vacances naturistes bien au chaud !

Merci  @ÔSOLEILet  @Shakylpour vos commentaires. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point ça me fait plaisir. C’est une passion pour moi, et j’aime partager mes expériences de voyage, ne serait-ce que pour faire rêver ou donner le goût de ces destinations à quelques membres.



Alors, le gros morceau, Majorque. C’est définitivement l’île où il faut séjourner le plus longtemps. Si on veut profiter des plages naturistes et voir les incontournables, dix jours ne sont pas de trop.

Nous avons logé dans un magnifique hôtel-boutique naturiste, Skinny Dippers Mallorca (leur site: skinnydippersmallorca.com), situé en pleine campagne, mais près de la longue plage d’Es Trenc, dont la plus belle partie est une longue bande de sable officiellement naturiste. Cet hôtel est tenu par un couple sympathique, Grant et Jordi, qui donnent toute leur énergie pour nous rendre le séjour des plus agréables. Grant est un anglais à l’humour typiquement british, qui va se mettre à quatre pattes pour vous conseiller sur les endroits à visiter et les bonnes adresses alentour. Jordi est un Barcelonais qui sert de délicieux repas au souper, moyennant un coût supplémentaire. Par contre, les petits déjeuners sont inclus et de bonne tenue. Il y a aussi une salle où on trouve toutes les commodités qu’il faut pour se faire à manger nous-mêmes et pour laver nos vêtements. C’est une prestation haut de gamme à prix raisonnable pour Majorque. Les tarifs sont réduits en basse saison. Les chambres sont magnifiquement décorées, et l’aménagement extérieur est fait avec goût. La piscine est très grande, 22 m, idéale pour faire des longueurs. Il y a des transats en bonne quantité autour de celle-ci. Bref, un coup de cœur comme j’en ai rarement, un peu comme à St-Martin, et j’y retrouverai certainement. En haute saison, comme en septembre, il faut réserver près de 18 mois à l’avance.

Il y a plusieurs plages naturistes à Majorque, comme partout en Espagne. Nous nous sommes contentés de la plage d’Es Trenc, vu que c’est la plus longue, que nous adorons marcher, et que ma conjointe aime y faire sa course. C’est une très belle plage aux eaux translucides, et en octobre, la température de l’eau est très confortable. 

Près de l’hôtel, il y a le village de Santanyi, qui a très bien conservé  son patrimoine architectural, et où on trouve d’excellents restaurants.

Pour le reste de l’île, il y a beaucoup à voir. D’abord, la magnifique ville de Palma de Majorque, qui recèle une imposante cathédrale, un quartier piétonnier animé et plusieurs beaux bâtiments d’architecture moderniste, comme on peut en voir à Barcelone. Gaudi et ses collègues y ont laissé leur marque. Plusieurs musées d’art moderne y ont aussi pignon sur rue, dont l’atelier du célébrissime Joan Miro, pour ceux que cela passionne. On peut faire le tour en deux jours. La ville regorge de stationnements souterrains, c’est donc assez facile d’y aller en voiture.

Le nord de l’île est traversé par la Serra de Tramuntana, un massif montagneux parcouru par une route très sinueuse offrant des panoramas à couper le souffle. On y trouve de magnifiques villages et municipalités encaissés dans les montagnes, comme Valdemossa, Deia, Soller et Pollença. Les sites de Sa Colabra et son torrent de Pareis, et du cap de Formentor sont à ne pas manquer. Il faut compter trois bonnes journées pour faire le tour de cette région. Nous avons manqué de temps. Avis aux intéressés, cette région est le paradis des cyclistes de haut calibre. 

Pour ceux qui préfèrent séjourner en tout-inclus, il y a ce qu’il faut le long de la baie de Palma. On mange très bien à Majorque. Il y a évidemment d’excellents bars à tapas, de toutes les gammes, et de bons restos plus traditionnels. A essayer: un celler, qui sert une cuisine traditionnelle très bourrative, dans l’ambiance rustique d’anciennes caves à vin.

 Il y a aussi des grottes qui peuvent être intéressantes à visiter.

Là aussi, pour en profiter, il faut impérativement louer une voiture. Par contre, le transport en commun est très bien organisé pour aller à Palma. 

Bref, un séjour mémorable sur une île d’une grande beauté.                      

Les photos du haut du texte vers le bas:

1-Lever du soleil de la terrasse de notre chambre d’hôtel
2-Cathedrale de Palma de Mallorca
3-Village de Pollença
4-Encore Palma de Mallorca: à gauche, l’Almudaina, ancien palais maure, aujourd’hui résidence officielle de la famille royale d’Espagne à Majorque 
5-Torrent de Pareis, à Sa Colabra
6 et 7-Paysages de Cap Formentor
8-Vue de la plage naturiste d’Es Trenc




23.10.2022

Merci Steph. pour ce beau résumé de voyage et de belles photos

Wow! Cela donne le goût de partir demain matin.

merci Steph. Ça fait beaucoup penser à la Corse.

Oui, surtout Majorque pour ses paysages montagneux, et les trois pour leurs criques isolées et leurs plages paradisiaques.  Il faut dire que ce n’est pas très loin de la Corse. Le naturisme y est aussi accessible sur les plages. J’y retournerais n’importe quand, surtout à Majorque. La Corse est beaucoup plus grande que chacune de ces îles, mais pour des raisons personnelles que je ne peux changer et qui n’ont rien à voir avec l’île de la Beauté, ce sera impossible pour moi d’y retourner un jour. Mais pour ceux qui n’y sont jamais allés, ce sont sans contredit toutes deux des destinations de rêve.

Steph