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http://vimeo.com/19771389
Miru Kim : vivre nu au milieu des animaux, métaphore possible de la dépersonnalisation de notre société ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Miru Kim est une jeune artiste américaine d’origine coréenne qui s’est fait connaître par sa série de photo « Naked City Spleen », la mettant en scène, nue et fragile, au milieu de gigantesques lieux industriels, désaffectés et vides.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] En allant au bout d’elle-même et de ses questionnements, ses travaux les plus récents confèrent à l’expérience extrême. « The Animal That Therefore I Am” et “I Like Pigs And Pigs Like Me” flirtent avec les frontières de la philosophie, en interrogeant la notion de corps et en ce demandant ce qu’est finalement « être » humain, par opposition à l’être animal.
Est-ce que se mettre en retrait de la communauté humaine pour en rejoindre une autre animale permettrait de mieux appréhender notre relation à nous-même et au groupe ?
Kim décida alors d’aller séjourner au milieu de 300 cochons d’une porcherie industrielle.
Elle choisit le porc pour les nombreuses ressemblances physiologiques avec l’homme.
Toujours nue, comme à son habitude. Elle passe 104 heures à vivre à leurs côtés. Façon pour elle de contester l’idée de dualité émise par Descartes à travers son célèbre « je pense donc je suis ».
Pour l’artiste, ce n’est pas la pensée et la raison qui donne la prise de conscience de son existence, mais peut-être juste le corps en lui-même.
En cohabitant avec une autre espèce de manière prolongée, dans leur environnement, c’est par son corps et sa peau qu’elle ressentit sa propre existence.
Frontière entre l’être et l’humain, la peau agit comme membrane entre le dehors et le dedans, le monde extérieur et le soi, entre corps et âme, il n’y a donc plus de dichotomie entre les deux.
Par sa performance Miru Kim illustre aussi de manière étonnante les syndromes de dépersonnalisation de notre société moderne et sa faculté à générer de l’anonymat au sein de ses organisations, telles les grandes entreprises où le sentiment de prise en compte du soi est délaissé au profit du groupe uniforme.
De la même manière, la virtualisation croissante des échanges engendrent des contacts humains de moins en moins fréquents. L’esprit est valorisé au détriment du corps.
S’immerger pour mieux prendre conscience de son individualité, favoriser le développement personnel, la confiance en soi par des principes qui sont l’exact contraire de ceux que l’on apprend dans la vie. Tout comme le travail de Miru Kim en somme.
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