@ Osoleil :
- 0soleil a écrit:
- Bienvenu parmis nous nu-ance!
(.....)
C'est tiré de quel film ton avatar?
Voici la fiche filmographique du film
Ai Nu, esclave de l'amour (1972), d'où j'ai puisé mon avatar qui représente un vieillard lubrique avec une belle jeune vierge !
Voici l'affiche :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Réalisateur :
Chu Yuan
Producteur :
Runme Shaw
Chorégraphe :
Simon Chui Yee Ang
Scénariste :
Chiu Kang Chien
Autres titres :
Intimate Confessions Of A Chinese Courtesan (Titre HK)
愛奴 (Titre HK)
Ainu (Titre HK)
Pays :
Hong Kong
Studio :
Shaw Brothers
Genre :
Drame / Erotique
Durée :
86 min.
Vidéo :
Couleur
Audio :
Parlant (Mandarin)
Casting :
Lily Ho Li Li
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ai Nu
Betty Pei Dee
Yueh Hua
Tung Lam
Goo Man Chung
Man Chung San
Chan Shen
Fan Mei Sheng
Fang Mien
Cheung Hei
Résumé :
La jeune paysanne Ai Nu (Lily Ho Li Li) est kidnappée et vendue à Lady Chun Yi (Betty Ting Pei), la maquerelle de la "Maison des plaisirs". La rébellion de la donzelle impressionne la maîtresse des lieux qui ne tarde pas à la dompter dans une cellule à coups de tortures sanglantes et sexuelles. Le dos fouetté jusqu'au sang, Ai Nu se fait tour à tour violer par la madame "Claude chinoise" lesbienne et par quatre notables friqués de la ville. Après l'échec de sa tentative d'évasion avec la complicité d'un serviteur muet (qui se fait arracher la cervelle par Lady Chun), la petite Lily se résigne à jurer loyauté à la loi de sa ravisseuse. Deux années passent. Chun Yi, éperdument amoureuse de son amante Ai Nu, lui enseigne les arts martiaux au grand dam de Bao Wu, bras droit amoureux éconduit par la chef. Ai Nu concocte discrètement sa
vendetta et commence par assassiner l'un des notables violeurs. Dès lors, les crimes se succèdent étrangement. Est-ce Bao Wu, rival et ennemi juré de Ai Nu qui tue d'innocentes victimes pour la faire inculper? Ai Nu, devenue prostituée de luxe, est-elle la meurtrière des clients du bordel? Le jeune policier Ji (Yueh Hua) mène l'enquête à ses propres risques et périls parce que les noms des grandes personnalités officielles aux mains sales sont impliquées dans cette affaire sordide...
Critique :
Intimate Confessions Of A Chinese Courtesean est un curieux mélange de film d'arts martiaux, tels que Chu Yuan les affectionne, et de film d'exploitation érotique, à l'époque très en vogue dans le monde entier. Du premier genre, il adopte les figures emblématiques (chevaliers, épéistes, brigands, forces de la loi...), les sujets (vengeance, trahison...) et les chorégraphies survoltées. Du second, il emprunte les thèmes sulfureux -...
Critiques Express :
Ai Nu, esclave de l'amour (1972)
Danger! Sexe, mensonges et meurtres sont les ingrédients de ce film atypique, un mélange de genre entre le film de sabre "wu xia pian", le drame érotique et le film gore. A noter un certain parallèle avec le thriller psycho-érotico-sanguinaire
Basic Instinct de Paul Verhoeven avec Sharon Stone en Ainu moderne. Le titre original Ainu également le nom de l'héroïne signifie "Esclave de l'amour" qui reflète l'esprit du film "qui s'y frotte trop à l'amour, s'y pique fatalement" avec ou sans pic à glace.
Le point de départ du film se traduit par ce kidnapping sans scrupules de jeunes filles dont Ainu qui ont le choix entre la mort ou devenir courtisanes, synonyme de souffrance. Le ton est donné. La force de l’œuvre résulte de son scénario qui opère un schéma inversé, un renversement d'identité des héroïnes Lady Chun et Ainu. La première, cruelle et sadique de nature, se montre plus humaine grâce à l'amour aveugle qu'elle porte pour la deuxième. Mais, Ainu se sert de l'amour sincère de Chun Yi pour parvenir à ses fins de vengeance et devient à son tour un monstre. Le cinéaste Chu Yuan écarte tout manichéisme. Aucun des deux protagonistes ne cherchent à attirer la sympathie laissant une totale liberté aux spectateurs d'en juger par eux-mêmes. Pourtant, on s'intéresse et s'attache à l'héroïne Ainu et on légitimise presque son statut d'ange de la vengeance à titre de légitime défense par rapport aux tortures psychologiques et physiques qu'elle endure les premières années au bordel.
Dès le départ du film, tous les personnages sont pris au piège de la souffrance et réduits au silence pesant. Ils accumulent la haine, la violence intérieure, un cercle vicieux dont on se demande comment ils vont s'en sortir. Lorsque certains passages du film virent au gore, notamment les scènes de massacre des contrebandiers et des jeunes prostituées et autres règlements de compte entre Ainu, Lady Chun et Bao Wu où les bras sont amputés à coups de sabre, on pénètre dans les tréfonds de ces anti-héros et on se sent comme eux soulagés grâce à cette délivrance sanglante. Vive les bras coupés!
Chu Yuan truffe le film de couleurs symboliques, notamment celles des costumes portés par Lily Ho. Ici, le jaune représente la lumière, la nouveauté, la virginité : Ainu, habillée en jaune lors de sa première "exposition" en public devant ces clients-notables pour la vente aux "enchères"; le vert la peur : Ainu en vert l'instant où elle se fait violer par la première fois; le blanc le deuil : le jour où Ainu devient courtisane, elle commence à porter du blanc (le deuil), elle respire la mort alors que Lady Chun s'habille en bleu (le rêve et l'amour); le rouge (la noce) : Ainu en rouge offre 3 prostituées au vieux notable afin de fêter "la noce sanglante" avec une mort entraînée par une overdose sexuelle; le rose (le péché de la chair) : Ainu, en rose (à épines mortelles), face au convoyeur péri pour ledit péché; le noir la nuit-la noirceur des meurtres : Ainu, en veuve noire face à l'enquêteur Ji...
Lily Ho Li Li est parfaite dans son rôle de vengeresse aux multiples facettes. D'un plan à un autre, son visage change tour à tour de celui de l'ange (innocent) déchu à celui du démon avec son regard assassin qui glace l'écran. Lily Ho Li Li est magnifiquement dirigée dans cette oeuvre audacieuse et esthétique (voir la symbolique des couleurs pré-citée) qui met l'accent sur l'homosexualité, le centre même de l'histoire. Ce qui fit scandale à l'époque mais paradoxalement "Ainu" fut l'un des plus grands succès du cinéma H-K en 1972 et l'un des films phares de Chu Yuan.
En 1984, le cinéaste réalise
Lust from love for a chinese courtesan remake de
Intimate confessions of a chinese courtesan avec Candice Yu (ex-femme de Chow Yun-fat) incarnant la cruelle maquerelle Lady Chun, rôle plus étoffé cette fois que celui de Ainu interprété par Nancy Hu Guan Zhen. Alex Man Chi Leung succède à Yue Hua dans le rôle du flic et Chan Kuo-Chu reprend celui de Bao Wu. Cette nouvelle version s'avère moins cruelle mais plus érotique (à la limite du porno) avec un dénouement final différent de l'original.
Entre les deux versions de "Ainu" et mes deux idoles Lily Ho et Candice Yu, mon coeur balance. Ainsi, je vous invite à visiter les pages de leur bio-filmographie que j'ai moi-même complétées en matière d'infos et de photos inédites.
Chris Violet 8/29/2003
SOURCE :
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