Wow, Stéphane, tu m'impressionnes tout à coup. C'est ce que je dis depuis le début: les définitions officielles du naturisme ont maintenant près de 60 ans et elles commencent à faire leur âge, dans un monde qui a beaucoup changé. Vivre près de la nature en 1950, c'était vu plus un mode de vie simple, inspiré de celui des agriculteurs: on se lève tôt, on travaille physiquement, on mange des choses simples, on vit dans milieu rustique.
Qu'est-ce que vivre près de la nature aujourd'hui? Je pense qu'entre les partisans du retour à la terre, les obsédés des technologies "vertes", les adeptes des diverses théories alimentaires exotiques et ceux qui croient que la banlieue, c'est un petit coin de nature, le dialogue serait laborieux et le consensus, tout à fait impossible. Et de toutes façons, s'il y avait un accord, quel serait sa pertinence pour le naturisme?
Mais je pense que ce qui menace le plus le naturisme reste le culte du corps et de la beauté, ainsi la banalisation du sexe. Les hippies ont libéralisé le sexe en montrant que c'était un acte d'amour naturel et beau; l'industrie de la porno est en train d'en faire un produit de consommation aussi nul que tous les autres, où la quantité prime la qualité, et qui ne sera jamais pleinement satisfaisant parce que dissocié de ce qui importe vraiment: l'amour durable entre deux personnes.
Ces cultes menacent de transformer les lieux naturistes en baisodrome, ce qui détourne complètement le naturisme de son projet initial, qui était plutôt relié à une éthique de vie. Le plus triste, c'est que les voyeurs n'ont même pas conscience de commettre un acte peu respectueux des autres (en plus d'être criminel!) - tout est basé sur la satisfaction immédiate d'un ego hors de contrôle...