Après la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'artistes et de photographes ont offert quelque chose de nouveau dans le domaine de l'art populaire: des hommes nus.
Les nus de femmes ont de tout temps été populaire, mais depuis la Renaissance les hommes n'avaient plus affiché leurs corps nus pour le plaisir des autres.
Une poignée de photographes et d'éditeurs courageux et obstinés ont bravé l'hostilité et la bigoterie générées par l'homophobie pour créer une douzaine de magazines durables et forger ainsi un nouvel espace d'un art populaire inédit.
Des décennies après la parution de certaines oeuvres littéraires célèbres, ces photographes redonnèrent visuellement au pénis ses lettres de noblesse (et de beauté) et devinrent les principaux porte-parole pour le mouvement gay alors balbutiant.
Ces magazines vendus en kiosque se sont d'abord présentés sous couvert de culture physique mais les sexes restaient bien cachés. C'est par le biais du naturisme que les publications trouveront le prétexte tout désigné pour enfin montrer entièrement l'anatomie masculine.
Tout débute au Danemark qui ayant abolit ses lois sur la censure, propose en 1964 le magazine
International Nudist Sun.
Ce magazine est important dans l'histoire de la presse naturiste (et la presse tout court) car il est le pionnier du nu intégral masculin. Jean Ferraro photographe français spécialisé dans les athlètes de la Côte d'Azur signait la plupart des couvertures de INS, reconnaissable par son rouge logo rectangulaire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Après le succès de ce magazine la censure de nombreux pays se fit un peu plus tolérante en mathière de nus masculins vu de face, à condition que ces périodiques proviennent de Scandinavie et soient reconnus comme magazines officiels d'organisations naturistes.
Pour prouver cela, ces revues contenaient des pages entières d'articles prêchant les joies et vertus de la vie au soleil, mais personne n'était dupe.