Claude Chabrol s'est éteint hier.
Un grand metteur en scene est mort mais plusieurs films de sa riche filmographie eux, resteront éternels.
Je voulais rendre ici mon modeste hommage a l'homme qui enchanta l'imaginaire de plusieures générations de cinéphiles. Cela donnera peut-etre le gout de découvrir ou de revoir ses plus grandes oeuvres,qui ont été tournées pour la plupart avant les années 90.
La femme fidele de 1968 compte parmis les classiques du prolifique cinéaste. C'est avec Stephane Audran,la plus longue collaboration entre un réalisateur et une actrice a ma connaissance,que Chabrol aura donné ses plus grands films,a quelques exceptions pres.
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<<La perversité, c’est l’art de transformer le bien en mal>>, aimait à dire Claude Chabrol. Une sentence qui peut se lire comme le manifeste des plus grandes oeuvres de cet auteur si important dans l’histoire du cinéma.
Rarement, la question du mal, de ses faux-semblants, de la dissimulation, de la violence cachée sous le vernis de la respectabilité aura été si bien abordée et travaillée par un cinéaste.
Sa cible préférée était la bourgeoisie, les notables de province : Chabrol ne les aimait pas. Il s’est employé, avec la gourmandise de l’amateur de bonne chère, à arracher les masques de la respectabilité pour mieux dénoncer l’horreur d’un monde qui se perd dans le mensonge, la violence et la misère humaines.
Sous ses airs faussement débonnaires, derrière ses grandes lunettes, il scrutait le monde, y compris celui de la télévision : il passait des journées entières devant le petit écran pour lequel il a également réalisé de nombreux films. « La bêtise est infiniment plus fascinante que l’intelligence. L’intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n’en a pas », assurait-il.
Féroce, Claude Chabrol était également habité par un humour truculent. Son insolence pour les limites de la raison humaine se doublait d’une passion formidable pour les arts de la table. L’homme savait vivre à la manière d’un Porthos rabelaisien ayant le goût de l’autodérision. S’il hésitait entre deux lieux de tournage, il tranchait en fonction des restaurants du lieu.
A voir de Chabrol :
A DOUBLE TOUR-1959
LA FEMME FIDELE-1968
QUE LA BETE MEURE-1969
LE BOUCHER-1970
LA RUPTURE-1970
JUSTE AVANT LA NUIT-1971
VIOLETTE NOZIERE-1978
UNE AFFAIRE DE FEMMES-1988
MADAME BOVARY-1990
L'ENFER-1994