- ademimo a écrit:
- Au Québec, nous avons vraiment un problème avec notre
rapport au corps et au corps nu, en particulier. En ce sens, je trouve
que la génération actuelle est plus coïncée que la précédente sur cette
question.
Pas d'accord, Les choses sont plus complexes que ça. Je pense que d'une
certaine manière, les jeunes sont moins coincés qu'avant face à la
nudité. Ce qui a changé, la valeur symbolique qu'ils lui
accordent. Pour eux, la nudité est associée au sexe et à la sphère de
la vie prviée.
La pornographie omniprésente, d'une certaine manière, a rendu le sexe
et la nudité extrêmements banals. Les jeunes se dénudent avec une
facilité déconcertante devant leur webcam ou leur appareil photo, il
leur arrive même de se livrer à des activités sexuelles de groupe.
L'ennui, du point de vue naturiste, c'est le lien direct entre nudité
et sexualité.
D'autre part, l'ennui avec la pornographie, c'est qu'elle présente la
sexualité sous un jour plutôt sale, voire bestial, tout en la
valorisant. On comprend donc pourquoi la nudité est du domaine
strictement privé. Être nu, c'est un acte sexuel en soi, et on n'expose
la société à cela, surtout si ça révèle nos propres pulsions bestiales.
Le discours sur les prédateurs sexuels n'aide pas, car il accrédite
l'idée que le sexe est une pulsion bestiale, sur laquelle nous n'avons
guère de contrôle.
Je pense qu'avant de penser s'adresser aux jeunes, il faut développer un discours qui tienne compte de tout cela.
- ademimo a écrit:
- On dirait que, pour plusieurs, se dénuder est
synonyme de se rendre vulnérable. Pourtant, nous sommes dans un rapport
d'égalité entre naturistes. En effet, si je me dénude, l'autre le fait
aussi
Là, je ne te suis pas. Évidemment que nus, nous sommes vulnérables!
Nous sommes plus exposés aux éléments, d'une part, mais surtout, nous
devons aussi subir le regard des autres, sans ces vêtements sur qui
repose ne partie notre "masque social". D'accord, c'est une
vulnérabilité partagée, et elle confère des bienfaits qui en valent la
peine. Mais notre réticence à faire certains gestes ou à aborder
certains sujets quand nous sommes nus montre non seulement que cette
vulnérabilité existe, mais aussi que nous prenons grand soin de ne pas
donner l'impression qu'on va abuser de la vulnérabulité d'autrui.
- ademimo a écrit:
- Et
si on essayait d'aller au-delà de l'enveloppe corporelle et qu'on
partait à la découverte du coeur de l'autre, on découvrirait
probablement une véritable beauté intérieure au point où les
imperfections corporelles seraient totalement relativisées.
C'est un des buts avoués du naturisme. Et ça fonctionne, jusqu'à un
certain point. Mais faut pas non plus croire que l'utopie naturiste
existe réellement - entre les principes idéalistes et le loisir nu
moderne, il y a le filtre de l'homme contemporain.