Une expérience théâtrale semblable a été présentée à Montréal en 1996 ou 1997. C'était dans la petite salle d'Espace Libre. Le Grand Théâtre Émotif du Québec (ça ne s'invente pas !) présentait Nudité 1. Les spectateurs étaient invités à se dévêtir en entrant dans la salle, « pour des raisons de décence », avant d'assister à la représentation où les comédien-ne-s étaient nu-e-s. Je me souviens que j'avais réservé pour assister à cet objet théâtral pour le moins inusité mais la police a interdit le spectacle après seulement deux représentations et je n'ai donc pas pu le voir. Pourtant, aux dires d'un critique, « la pièce ne visait pas à l'érotisme, mais au ludisme; la nudité y était tout à la fois banalisée, dédramatisée et désintéressée. Or, comme il le précise, cette façon faussement bon enfant de s'amuser avec les corps nus explique peut-être pourquoi elle a pu apparaître socialement condamnable, insupportable et inacceptable aux yeux de certains. Car elle n'avait pas de support dramatique : elle ne servait à rien. [...] Le Grand Théâtre Émotif a créé une petite commotion, démontrant du même coup, par l'absurde, que la mise en scène de la nudité, que d'aucuns peuvent considérer comme un geste de provocation, s'inscrit invariablement dans un cadre étroit délimité par ce qui est admis socialement. »
Je vous donne le lien vous permettant d'avoir accès à l'article de Marco de Blois duquel est tiré ce passage que je viens de citer, article intitulé « Tout nu or not tout nu ? Nudité au théâtre et au cinéma » :
https://www.erudit.org/fr/revues/jeu/1998-n88-jeu1075718/16434ac.pdf
J'attire également votre attention à la transcription d'une table ronde sur le thème « Le nu sur scène, pourquoi ? » :
https://www.erudit.org/en/journals/jeu/2005-n114-jeu1110095/24882ac.pdf